La caisse de retraite des médecins libéraux vient de publier une infographie qui résume ce que les praticiens ou leurs proches perçoivent en cas d'arrêt de travail, d'invalidité ou de décès de l’affilié.
Voilà une très bonne initiative de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF), la caisse de retraite et de prévoyance obligatoire des praticiens libéraux. La CARMF a diffusé, le 31 mars 2025, sur son site Internet une infographie illustrant les prestations versées en cas d’incapacité temporaire (arrêt de travail prescrit à la suite d’un accident ou d’une maladie), d’incapacité permanente (invalidité) ou de décès de ses affiliés.
En matière de prévoyance obligatoire, les médecins libéraux ont, en effet, de quoi s’y perdre. Les règles d’indemnisation varient grandement selon que le professionnel de santé est en activité, retraité ou en cumul emploi-retraite (CER). L’arrêt de travail ne concerne logiquement que les médecins actifs ou en CER (un dispositif qui permet de cumuler ses retraites et un revenu d’activité), leurs homologues retraités ne travaillant plus.
Des IJ de la CPAM, puis de la CARMF
Les praticiens en activité ou en cumul emploi-retraite ne sont pas indemnisés les trois premiers jours d’arrêt de travail (délai de carence). À l’image des autres professionnels libéraux (hormis les avocats), les médecins actifs perçoivent des indemnités journalières (IJ) versées par la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de leur lieu de résidence à compter du 4ème jour et jusqu’au 90ème jour d’arrêt. Pour leurs confrères en CER, les IJ sont servies par leur CPAM du 4ème au 60ème jour d’arrêt de travail. À partir du 61ème jour, les médecins « cumulards » ne touchent plus d’indemnisation.
Du 91ème jour jusqu’à la troisième année d’arrêt de travail, les médecins en activité perçoivent des IJ de la CARMF. À ce propos, il faut noter qu’elle fait partie des cinq caisses libérales de retraite et de prévoyance (sur 11) à servir des indemnités en cas d’incapacité temporaire. Les quatre autres sont la CARCDSF (chirurgiens-dentistes et sage-femmes), la CARPIMKO (auxiliaires médicaux), la CAVEC (experts-comptables et commissaires aux comptes) et la CNBF (avocats).
Une rente d’invalidité au-delà de trois ans d’arrêt
Le montant des IJ de la CARMF dépend de l’âge de l’affilié et du montant de ses revenus professionnels. Il s’élève au minimum à 32,26 euros par jour et au maximum à 193,56 euros par jour en 2025. Au-delà de trois ans d’arrêt de travail, le médecin actif bascule en invalidité. La CARMF lui verse alors une rente d’invalidité jusqu’à ses 62 ans. À compter de cet âge, le praticien est placé en retraite pour inaptitude au travail.
La rente d’invalidité est calculée à partir du meilleur revenu professionnel du médecin des trois dernières années. En 2025, son montant annuel ne peut être inférieur à 23.198 euros et supérieur à 30.930 euros. La rente peut être majorée de 35% si le praticien invalide est marié depuis au moins deux ans et que les revenus annuels de son conjoint ne dépassent pas 30.888 euros cette année. Une majoration de 35% est également appliquée si le médecin a besoin de l’assistance d’une tierce personne pour réaliser les gestes de la vie quotidienne (se lever, se déplacer, se laver, s’habiller, se nourrir). Enfin, une bonification de 10% est octroyée dès lors que l’affilié a au moins trois enfants.
Un capital-décès de 70.000 euros
L’infographie de la CARMF montre que les proches (le conjoint survivant, ou à défaut ses enfants, ou à défaut ses parents) d’un médecin en activité (ou en invalidité) perçoivent une indemnité de 70.000 euros à son décès. La somme est versée à condition que le praticien décédé soit âgé de moins de 75 ans et soit à jour de ses cotisations à la CARMF. La caisse ne verse pas de capital-décès aux ayants droit des médecins retraités ou en cumul emploi-retraite.